ZEIT..

L’ambiance du temps

On semble en être là: à se satisfaire du bancale, du à peu près, de peu de pensée.

C’est à ne plus savoir écrire, conjuguer, définir. Faut-il s’y faire et s’en satisfaire..?

Acceptons-nous de ne fonctionner qu’à moitié parce qu’on ne prend plus le temps de dialoguer, de s’instruire ni de vérifier?

Il est certain que tout va très vite et que l’on navigue à vue, sans s’être initié au déplacement fluide du chaos ambiant.

Nous avons besoin urgemment de réintroduire les espaces de débat, ou les pluralités d’idées peuvent se confronter sans heurts et dans un but d’approfondissement de celles-ci. Un tel projet ne saurait exister dans un monde uniquement virtuel abandonné au gré du hasard des programmes non distribués, à moins d’envisager un système peer to peer?

Mais aussi, comme le Sadhu, la Sadhvi, nous avons la responsabilité de surveiller l’état de nos mondes et via notre libre-arbitre, de refuser les signes d’affection – les signes pathologiques.

Que ceux qui ressentent formulent et que ceux qui osent puissent façonner.

Parce que le débat public virtuel est grandement atrophié par le supplice de la dichotomie, beaucoup s’en retirent.

Ou trouver les agents de l’accomplissement du devoir civique qui nous incombe?

Il peut être candide de penser que les moyens de diffusion contemporain élèvent les idées dans le discours de notre communauté globale ; au mieux, ils les effleurent.

Regardons en arrière, ralentissons la cadence, observons – enquêtons – recherchons.

Des espaces dédiés au dialogue, au débat, à la réflexion et à l’échange de savoir doivent exister. Des agoras et lyceums refaisant surfaces et offrant une voie potentielle pour comprendre et analyser. 

Pour cela, nous devons consentir à une déontologie commune.

1.Nous ferons les choix les plus droits.

“Il ne s’agit pas de réclamer le droit à la parole immédiate, brute, informe, non plus le droit tout narcissique de s’exprimer mais le droit de la recherche en commun de la vérité, du juste, du bien.”

2.Légitimité de la pluralité des opinions.

Le démocrate complète ce qu’il sait  par ce qu’ils savent. Camus “réflexion pour une démocratie sans catéchisme”.

3.Pas d’expert de la chose commune dès qu’il s’agit de l’humaine nature et condition.

L’espace public, au temps des réseaux sociaux, devient le lieu d’affrontements stériles, d’anathèmes et de combats de coq. La liberté d’expression en sa fière origine n’était pas revendiquée pour permettre à chacun de dire ce qui lui passe par la tête dans la spontanéité du moment et l’impétuosité de ses désirs et colères. JP Vernant : “Mythes et pensées chez les Grecs”.

4..L’absolu n’est pas de ce monde et nous sommes voués à la conversation.

Il n’y a pas de vérité révélée, pas de parole d’autorité. Ni la constitution ni la déclaration des droits (de l’homme) ne seront présentés à aucune classe de citoyen comme  les tables descendu du ciel qu’il faut adorer et croire. Seule une vérité argumentée a ici droit de cité et de la qualité de l’argumentation procède de la qualité de la conversation civique. On ne dirige pas les esprits autrement que par les ressources de la langue. Condorcet

5.Discuter sa vérité vigoureusement et loyalement.

“Ca ne fait pas qu’on se change l’un l’autre, au contraire, car en général on s’obstine davantage dans son moi. Mais en s’obstinant dans son moi, on le complète on l’explique mieux on le développe tout à fait et c’est pour cela que l’amitié est bonne même en littérature “. G.Sand à Flaubert